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Ce qui attend les PME algériennes
Par : Amina Hadjiat
Journal Liberté du 4 Mars 2014
L’environnement de la PME est jugé défavorable à un développement optimal. Pour le président du colloque, il y a un manque d’encadrement des ressources humaines et un décalage entre l’université et le monde de l’entreprise.
Comment améliorer la performance et la compétitivité des petites et moyennes entreprises en fonction de leur contexte national et international ? Telle était la problématique débattue lors du colloque international organisé, les 2 et 3 mars, par l’École supérieure de commerce d’Alger. Les étudiants ont pu profiter des expériences des nombreux conférenciers venus de plusieurs universités algériennes, mais aussi du monde de l’entreprise. La dimension internationale de ce colloque apparaît à travers, également, la participation d’intervenants représentants des universités étrangères, maghrébines, africaines et françaises. Pour coller davantage à la réalité économique algérienne, les organisateurs ont pris le parti d’inviter les membres de notre diaspora établis à l’étranger.
En effet, l’un des objectifs de ce colloque est de “faire le lien entre les réalités économiques sur le terrain et le monde de la recherche scientifique”, explique le président du colloque, Daddi-Addoun Nacer. Au menu des discussions : la comparaison des expériences aux niveaux régional et international, la description de l’environnement économique et social des PME, l’identification des indicateurs de mesure de la performance et de la compétitivité des PME et enfin, l’évaluation de la culture entrepreneuriale algérienne. Le constat est peu flatteur pour les PME nationales qui sont loin d’être compétitives au niveau international, et ce, dans différents secteurs d’activité.
Les raisons de ce manque de performance et de compétitivité sont esquissées par les différents intervenants. D’abord, il y a un sérieux manque d’informations et d’indicateurs qui permettent de mesurer la performance et la compétitivité de ces entreprises. “L’absence de bases de données fiables est un frein au développement des PME”, estime M. Daddi-Addoun. “Si l’on se base sur les chiffres institutionnels, il y aurait quatre PIB différents !” interpelle M. Oudai Moussa, membre du laboratoire Études pratiques en sciences commerciales et de gestion.
De plus, les intervenants insistent sur l’absence d’évaluation des projets engagés notamment à travers les dispositifs de promotion et d’aide à la création d’entreprises.
De même, l’environnement de la PME est jugé défavorable à un développement optimal. Pour le président du colloque, il y a un manque d’encadrement des ressources humaines et un décalage entre l’université et le monde de l’entreprise. D’autre part, M. Daddi-Addoun signale des problèmes et des lenteurs pour le financement des PME et relève la question de la gestion financière de ces entreprises. Enfin, le président du colloque plaide pour la promotion de la culture entrepreneuriale. “Il faut inculquer la culture de la rentabilisation et de la création de richesses”, estime-t-il. De son côté, Nasser Bouyahiaoui, professeur à l’université de Tizi Ouzou, insiste sur la responsabilisation des jeunes entrepreneurs bénéficiant des aides de l’État.
A. H